À LA MANIÈRE DU HAÏKAÏ
Trois arbres dans la cour
Aurélia BenoÎt
Trois arbres dans la cour
Un grand, un petit, un grand
Et pourtant ce sont les mêmes.
La nature était vaste
Maintenant il y en a peu
A la place, il y a du goudron et des routes.
Un cours d'eau sale
Attire le regard de tout le monde
Pourquoi ?
Parce que de toutes les manières
Il est et restera beau.
Une maison abandonnée, une ruine
Pour moi c'est la même chose
Mais aux yeux de quelqu'un d'autre
Ce n'est pas la même chose.
Des salles, des salles
que des salles
Et pourtant on y apprend dans ces salles.
Derrière les buissons une maison
C'est une beauté cachée
C'est dommage.
Des nuages gris et blanc
Ils gâchent le ciel
Et en même temps
Ils ne le gâchent pas
Un oiseau passe dans le ciel
Et tout de suite on lui tire dessus
Certaines personnes disent que c'est du sport
Moi, je dis que c'est un meurtre.
Un poisson mort pour nous ce n'est rien
mais pour les autres poissons
c'est beaucoup.
Sur le chemin, en rentrant,
J'ai vu une fleur inaccessible
Elle me regardait.
Avec un air de supériorité
Mais elle était si belle
Le soleil rouge sur l'horizon
Aurélia N'guyen Van Méo
Le soleil rouge sur l'horizon appelle le regard,
Plus en arrière, vers les branches des arbres qui frissonnent, mon ouïe est dirigée,
Ce paysage me fait sentir que cette nature c'est la plus belle de toutes les choses du monde.
Devant nous, une étendue d'eau
Où le ciel orageux se reflète
Et nous lance une image grossière.
Me voici prisonnière d'une piste
Où d'habitude des jeunes s'amusent
Mais aujourd'hui, PERSONNE.
Je suis entrée dans ce champ par hasard,
Un superbe spectacle se produit devant mes yeux ébahis :
Deux oiseaux majestueux se disputent cette étendue verte.
Le ciel
Dans un ton grisâtre
Me révèle son art.
Tes yeux de verre s'éteignent chaque nuit
Après avoir fermé tes volets
Qui donnent sur cette immense prairie.
Le vent fait valser tes cheveux
Dorés sur un air tranquille
De Mozart.
Mon regard va vers les bandes-annonces
Aurore Bedouille
Mon regard va vers les bandes-annonces
Il a un goût amer de sucre
On sent une odeur de lavande.
Des jeux pour les grands et petits
Que des jeux, des coureurs, des vélos
Et pleins de parcours.
Une vieille maison abandonnée
Trouble le regard des enfants
Pourquoi la détruire ?
Laissez là où elle est !
Elle fait partie de l'histoire.
Tous les gens se promènent ou se reposent
Dans l'herbe ou près de l'eau où ils sont
Bien heureux d'être au calme.
Les nuages sont gris,
il tombe des gouttes, on est dessous
nous n'avons pas peur de l'eau.
Sur un lit blanc, les nuages gris grondent
Caroline Nieto
Sur un lit blanc, les nuages gris grondent.
Le saule pleureur perd son parapluie de feuilles.
Sur le lac,
les feuilles sèches
font vibrer la surface de l'eau.
Le vent violent fait défiler les nuages dans le ciel gris.
L'oiseau s'est posé sur l'arbre
Damien Paget
L'oiseau s'est posé sur l'arbre
Il chante jusqu'au soir.
Le soleil éclaire la pièce
En faisant sourire les photos.
Nos pas résonnent dans le collège
Endormi par la grisaille du temps.
Les feuilles des arbres
tombent lentement sur les pare-brise des voitures.
Une odeur de feuilles mortes attire mon attention.
Une branche seule et desséchée
flotte au milieu du cours d'eau.
Les vieux platanes vibrent au chant faible des oiseaux.
Le poisson nargue le chien.
Le pavé de support est pris au piège, dans une petite cascade d'eau.
Je vois des motos qui font gronder leurs moteurs.
Le ciel est noir
Joseph Heu
Le ciel est noir
Il va bientôt pleuvoir
Je suis triste
Un platane
Le vent souffle très fort
Les feuilles tombent
Un beau chien
Il dort sur la pelouse
Et il part
Au loin
Il y a le soleil qui brille
Il éclaire le paysage
Des cinquièmes
Ils doivent écrire sur du papier
Mais ils partent
Des roses
Elles sont toutes fanées
C'est pas beau
Une chaise
Mais, il y a déjà quelqu'un
Il parle à une personne
Un moulin
Les portes sont fermées
Et je pars
Poésie
Katia Pontier
Avec elle, tes éclats de rire
Sont des morceaux de verres
Qui se brisent sans lumière
Sur qui on peut compter
Une amie qui partage nos joies
Et nos peines
Les corbeaux sont dans le parc
Ils picorent de l'herbe
Et ils s'envolent dans le ciel
Un cur plein de vent
Ou plein d'amour
Alors vole mon ange
Vole petite fleur
Tu ne seras jamais dans mon cur
Tu ne m'as pas dit au revoir
Les enfants grandissent si vite
Leslie Perret
Les enfants grandissent si vite
Les adultes vieillissent si vite
Les personnes âgées meurent si vite.
La graine devient l'arbre
L'arbre devient le papier
Le papier est utilisé.
La feuille du chêne vieillit
La feuille du chêne tombe
La feuille du chêne est emportée
Dans le ciel gris
Ludivine Serrat
Dans le ciel gris
les nuages blancs
dessinent un crocodile.
Dans le lac, les gouttes d'eau
forment des cercles qui s'agrandissent
de seconde en seconde.
Me voici au milieu d'un champ
prisonnière des arbres.
Me voilà au milieu d'une piste pleine de tags.
Le vent fait tourbillonner les feuilles des peupliers.
Les nuages défilent à toute vitesse devant nos yeux.
Le vent se déchaîne emportant tout sur son passage.
Le ciel est gris mais il ne pleut pas
Marine Lafond
Le ciel est gris mais il ne pleut pas
Les arbres sont verts
Et pourtant c'est bientôt l'hiver.
En ce beau jour ensoleillé
Les rayons de soleil coulent sur la mare
Comme la lune dans la nuit.
Mon cur se serre
Mon esprit s'envole
Dans le ciel étoilé de la nuit.
Je volerai sur un nuage
Prête pour le grand voyage
Un voyage pour toujours.
Ta maison, c'est l'horizon
La musique, c'est ta passion
Sans bagages, tu rêves d'autres paysages.
Nous ne sommes plus des enfants
Qui jouaient avant
Dans les jardins de nos parents.
Des mots, des phrases, des lettres
Des jours, des nuits, des heures
Tant de choses à lire, tant de choses à dire.
Je me perds dans le vide
Je me vois dans les rives, je me noie dans les rimes
Et pourtant je me demande toujours où je suis.
Le panneau de sortie
Paul Braisaz
Le panneau de sortie
illumine le couloir
silencieux
Le soleil brille
sous les nuages
qui couvrent le ciel
L'eau tombe dans une cascade
elle fait des remous
et elle s'en va
Les feuilles mortes
voguent paisiblement
sur l'eau
La maison délabrée
toute barricadée
inspire la crainte
Le rebondissement du ballon de basket
Priscillia Andrieu
Le rebondissement du ballon de basket sur le terrain
Attire l'attention des passants
L'eau du lac
transparent et lumineux
Me repose
Le chant des oiseaux dans les pins
Rend l'endroit plus gai
Le reflet des différentes sortes d'arbres
Au bord de l'eau
Rendent les lacs moins vides
Les cris des enfants sur leur terrain de jeu
Métamorphosent l'odeur de l'atmosphère
Les feuilles mortes qui flottent paisiblement
Sur l'eau
Avancent de façon harmonieuse
Les pins verts en haut de la colline
Donnent plus de couleurs au paysage
Les aboiements des chiens féroces
Effraient les enfants qui jouent paisiblement
Et alertent les mamans inquiètes
Au milieu de la forêt le sapin vert
Qui a été couché par le vent
Une sensation de tristesse
© J-P Depétris, 2002