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READY MADE




    I On cherche des proverbes, des dictons, des devises célèbres. On attend que chaque participant en ait au moins quatre ou cinq. Quand plusieurs ont trouvé la même phrase, ceux qui en ont le plus les abandonnent à ceux qui en ont le moins trouvé.

    II On saisit les phrases sur un traitement de texte, on les passe au correcteur orthographique et grammatical. Ce qui permettra de corriger aussi les fautes d’espacement. (On n’oublie pas d’écrire son nom complet.)
    Normalement, le correcteur grammatical devrait tiquer sur les tournures : absence de verbe, etc… Ces phrases sont en effet souvent dépourvues de verbes conjugués ou ont des sujets indéfinis. Elles cultivent l’élision.

    III Ces phrases vont servir de matrice. On sélectionne le tout, on copie et l’on colle. On cherche alors à changer un ou quelques mots seulement dans ces phrases pour en construire de nouvelles.

    IV Ce travail étant relativement facile, rapide et ludique, on en profite pour s’initier à l’utilisation de l’ordinateur pour l’écriture.
    Nous avons déjà vu les fonctions de correction et le copier coller. On commencera par afficher et masquer les caractères invisibles, changer le style et la police des paragraphes.

    V On s’interrogera alors sur ce qu’est un texte.
        - Il est éditable
        - Il est prononçable
        - Il est paraphrasable
        - Il est une suite de caractères appartenant à une police
    Nous avons déjà recopié, nous lirons donc et nous commenterons.

    VI Nous nous arrêterons aux caractères et à la police.
Nous voyons qu’il existe plusieurs sortes de caractères :
        - Les lettres (26 standards et quelques spéciales)
        - Les signes de ponctuation
        - Des symboles
        - Des espaces de toutes sortes qui sont autant de caractères invisibles.
(Au cours de tous ces exercices, toute idée pour changer une des phrases de départ pourra être appliquée.)

    VII Nous nous arrêterons plus particulièrement sur ces caractères invisibles :
        - Nous avons tous les espaces entre les mots et les caractères, dont ceux qui sont insécables (On apprend à faire les espaces insécables.)
        - Le saut de paragraphe et le saut de ligne. (On observe ce qui se passe en changeant de police et de format pour un paragraphe.)
        - Le saut de page. (Nous ignorerons pour l’instant le saut de colonne et le saut de section.)

    VIII le texte brut et le texte enrichi
    On observe l’importante fonction du paragraphe et du caractère de saut de paragraphe. On utilise sur lui la fonction couper-coller.
    Le texte brut est le texte tel qu’il demeure inchangé à travers toutes ces modifications. Il doit être scrupuleusement composé pour être rigoureusement modifiable.

    IX Pendant ce temps, on a continué à modifier les textes de départ. Si l’on a encore du temps, on continue.
    À la fin du temps, on copie tout, on ouvre le navigateur, et l’on va sur mon site : <jdepetris.free.fr>. Sur la page d’accueil, on clique sur mon adresse en bas de la colonne de gauche. On colle ce qu’on a copié dans le logiciel de courrier qui s’ouvre, et l’on inscrit pour « objet » les initiales de son nom et la date en abrégé.
    On vérifie que le logiciel de courrier soit en texte brut.

    Il est évident que chaque élève peut m’envoyer un e-mail quand il le désire par ce moyen.


Note
    Ce qui précède concerne deux séances, dont la seconde en ligne, telles que je les avais conçues, mais pas telles qu’elles se sont effectivement déroulées. Les versions du traitement de texte se sont révélées dépourvues d’un correcteur grammatical. Dans ce cas, tout ce que j’avais déjà expliqué aux élèves devenait bien trop lourd s’ils devaient le gérer sans une aide informatique.
    Lors de la séance suivante, que je pilotais depuis Marseille, je fus surpris de recevoir les textes en pièces jointes au format Words, dont je ne pouvais naturellement rien faire, même pas les lire, après avoir demandé qu’on évite de me les envoyer en html. J’avoue qu’il ne m’était même pas venu à l’idée d’expliquer mieux comment envoyer un courrier en texte brut, tant la chose me paraissait élémentaire. Ces problèmes et ces contretemps ont dû me faire revoir mes ambitions à la baisse.
    Je signale ces anecdotes car elles sont très symptomatiques des difficultés rencontrées. Elles sont aussi révélatrices d’un malaise envers l’informatique. On devrait le penser comme un outil, en l’occurrence pour écrire et échanger du courrier, ou pour faire de la musique, de la comptabilité, de l’image ou de la chimie, et non comme une discipline à part entière.
    Le numérique n’est pas une nouvelle technologie dans le sens où elle viendrait s’ajouter aux précédentes, mais dans le sens où toutes les techniques sont concernées par la numérisation, l’écriture et l’édition comme les autres. On y gagne en puissance et en simplicité de travail, à condition d’acquérir les outils et les connaissances adéquates. Le savoir-faire auquel j’ai fait allusion dans cette note est vraiment élémentaire, et pourtant on peut observer quotidiennement combien celui qui peut le plus ne peut pas toujours le moins.




© J-P Depétris, 2002


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